Lutter contre la tuberculose par le biais de mesures environnementales
Le rôle clé joué par les facteurs environnementaux dans la survenue de taux élevés de tuberculose en Afrique sera au centre d'un évènement parallèle qui se tiendra aujourd'hui à Libreville, au Gabon, pendant la troisième conférence interministérielle sur la santé et l'environnement en Afrique.
La tuberculose est la première cause mondiale de décès par un seul agent infectieux après le VIH/sida. Parce que le fardeau le plus lourd pèse sur les plus pauvres et les plus vulnérables du monde, la maladie aggrave les inégalités existantes. Un quart de tous les cas surviennent en Afrique, bien que le continent ne compte que 15% de la population mondiale, pendant que 42% des décès estimés dus à la tuberculose dans le monde sont enregistrés dans cette région.
« La tuberculose se propage facilement dans les foyers surpeuplés et mal ventilés, comme c'est souvent le cas dans les villes d'Afrique qui connaissent une croissance rapide et où les bidonvilles sont monnaie courante », a déclaré Farai Mavhunga, médecin, OMS Afrique. « Sans mesures adéquates pour prévenir la transmission de l'infection, les établissements médicaux, les milieux professionnels et publics et les prisons peuvent également faciliter la propagation de la tuberculose ».
Au cours de l'événement parallèle organisé par l'OMS, les délégués - y compris des responsables gouvernementaux, des experts en environnement et en santé - examineront une série de facteurs environnementaux et le rôle de l'exploitation minière dans l'épidémie de tuberculose sur le continent. Plusieurs dizaines de milliers de mineurs ont développé la silicose, une maladie mortelle associée à la tuberculose, en inhalant la poussière de silice dégagée lors du forage.
La stratégie de l'OMS pour mettre fin à la tuberculose, adoptée par les gouvernements en 2014, a fixé des objectifs ambitieux pour mettre fin à l'épidémie mondiale de tuberculose, qui visent à réduire de 95% le nombre de décès dus à cette maladie et de 90% les nouveaux cas entre 2015 et 2035.
La Déclaration de Libreville sur la santé et l'environnement en Afrique de 2008 a reconnu les risques pour la santé découlant de la dégradation de l'environnement souvent provoquée par une ruée vers le progrès économique. Lors de la conférence interministérielle de Libreville, les délégués sont en train d'élaborer un plan d'action stratégique pour des initiatives conjointes en matière de santé et d'environnement.